FRANÇOIS EDE

2010, à La Châtre

 

 

 

D’abord directeur de la photographie sur quatre longs métrages de Raoul Ruiz, il a été co-scénariste de « Trois couronnes du matelot » de ce même réalisateur.

Il a réalisé des documentaires sur les œuvres de Charlie Chaplin, Jacques Tati, Henri Cartier-Bresson, Willie Ronis.

Il a publié deux ouvrages sur Tati aux Cahiers du Cinéma : « Jour de Fête ou la couleur retrouvée »  en 1995 et « Playtime » en collaboration avec Stéphane Goudet en 2002.

Il contribue à la sauvegarde du patrimoine cinématographique en restaurant des films : Jour de Fête, Playtime, Yoyo de Pierre Etaix, Lola Montès de René Clément.

François Ede est actuellement membre du conservatoire des techniques cinématographiques et de la cinémathèque française.

 


Cahier du Cinéma - janvier 1995 - 119 pages

"J’ai tourné Jour de fête entièrement en couleurs. Mais c’était un nouveau procédé et nous n’avons jamais pu en tirer de copie. Je m’étais donné beaucoup de mal pour faire ce film en couleurs. J’avais fait repeindre beaucoup de portes dans le petit village en gris assez foncé, j’avais habillé tous les paysans avec des vestes noires et surtout les paysannes, pour qu’il n’y ait presque pas de couleurs sur cette place. La couleur arrivait avec les forains, le manège, les chevaux de bois, et les baraques foraines. Quand la fête était terminée, on remettait la couleur dans les grandes caisses et la couleur quittait le petit village." 
Jacques Tati

Le procédé utilisé par Tati en 1947 était expérimental, et personne, à commencer par ses inventeurs, ne fut capable d’obtenir un seul mètre de tirage couleur. Il a fallu attendre plus de quarante ans pour que Sophie Tatischeff, fille de Jacques Tati, et François Ede entreprennent la reconstitution de Jour de fête en couleurs au moyen de méthodes artisanales. C’est donc à un véritable travail d’enquête et de recherche qu’ils se sont livrés pendant plusieurs années pour aboutir enfin aujourd’hui à la sortie de Jour de fête en couleurs. Le journal de bord que François Ede a tenu tout au long de ces années a donné naissance au récit de cette aventure. On a beau connaître Jour de fête, on le redécouvre différent, on tombe sous le charme de ces couleurs si particulières, revenues comme par magie du royaume des ombres, proches des plaques autochromes du début du siècle : Jour de fête ou la couleur retrouvée.

 

 

Cahiers du Cinéma -  collection Beaux Livres - mai 2002 - relié

Présentation de l'éditeur
Un film de Jacques Tati
Un livre de François Ede et Stéphane Goudet
Direction artistique : Macha Makeïeff
Les Films de mon oncle ont confié à François Ede la restauration de Playtime pour célébrer, lors du festival de Cannes 2002, le vingtième anniversaire de la mort du créateur de Hulot. L'idée naît alors d'accompagner cette r
estauration de la publication de Playtime : une enquête visant à reconstituer les conditions de création de ce que Tati considérait comme son "œuvre-maîtresse", une analyse, proposant une relecture du film, nourrie des recherches sur sa genèse, et le film en images : 60 photogrammes couleur, grand format des principales scène de Playtime. L'ouvrage retrace donc d'abord l'histoire de la réalisation de ce film mythique, depuis l'idée initiale à sa sortie française, en passant par la chronique d'un tournage particulièrement mouvementé et long de près de 3 années ". De nombreux documents sont utilisés et montrés dans l'ouvrage ; des photos de repérages envoyées de par le monde par ses collaborateurs partis enquêter sur l'architecture contemporaine en passant par les dessins de Jacques Lagrange, co-scénariste du film et pourvoyeur de gags, sans oublier, naturellement, les photos du tournage. Le commentaire du film, à proprement parler, se fonde davantage sur l'analyse des principales séquences, il permet de mettre au jour les fils rouges qui donnent au film son unité, mais également de s'interroger sur le rapport de l'œuvre deTati à la peinture de Brueghel ou Dufy par exemple ou de s'arrêter sur l'invention sonore dont il fait preuve dans ce film qui ne compte pas moins de 6 pistes sonores. Cet ouvrage se résume alors à une ambition : rappeler que Playtime est à la fois un film extraordinairement inventif d'un point de vue esthétique (ce qui a toujours valu à Tati la reconnaissance de ses pairs, de Cocteau à Duras, de Bertolucci à Scorsese), mais aussi probablement l'une des œuvres indispensables pour penser le monde moderne et " globalisé " d'aujourd'hui. Playtime sera présenté au Festival de Cannes, le 20 mai. A Paris, en juin, où la version 70 mm sera projetée au Palais de Chaillot. Puis au Festival de la Rochelle, en juillet. La sortie nationale est prévue pour le 3 juillet, de nombreuses villes de province créeront à leur tour des animations autour de la ressortie du film, avec le soutien de l’Afcae.